Le pigeonnier du Salin
De l’utilité d’un pigeonnier
Autrefois, la possession d’un pigeonnier était un droit féodal, au même titre qu’un moulin ou un lavoir. À l’origine, c’était un édifice permettant de communiquer en cas d’urgence avec un seigneur voisin allié. Il suffisait d’avoir un pigeon provenant du pigeonnier dudit voisin pour, en cas de danger, le lâcher après lui avoir attaché un message à la patte.
Ce moyen de communication perdura et, même au cours de la dernière guerre, on a utilisé cette méthode avec des pigeons d’Angleterre, parachutés en France auprès des groupes de Résistance.
Mais revenons au Moyen-Âge… Même si, avec le temps, ce système de communication fut de moins en moins utilisé, les seigneurs l’ont conservé à titre de droit féodal car l’autre intérêt du pigeonnier consistait à avoir des pigeons et des pigeonneaux à manger, à fort peu de frais, puisqu’ils se nourrissaient dans la nature.
L’intérieur du pigeonnier, généralement cylindrique, était meublé de dizaines de petites cages appelées « boulins » et dans lesquelles les pigeons dormaient et élevaient leurs petits. Pour pouvoir prélever les pigeonneaux, il suffisait de poser une échelle sur les multiples poutres amovibles, fichées dans des trous prévus à cet effet dans les murs, trous que l’on peut encore voir aujourd’hui.
Le haut du pigeonnier était percé de quatre ouvertures situées juste sous la toiture, et faisant face aux quatre points cardinaux. Ces ouvertures permettaient aux pigeons de rentrer dans le bâtiment sans craindre les rats, leur pire menace.